vendredi 29 février 2008

Lectures fébruaires...

Voici un joli adjectif pour le mois de février qui va bientôt finir. Il est donc temps pour quelques digressions littéraires et un petit bilan mensuel.

Mon blog a maintenant deux petits mois et 1250 visites. Je vous remercie chaudement toutes et tous de passer de temps en temps voir mes élucubrations de lecteur, ça met du baume au cœur de lire vos commentaires.

Le mois de Février a encore une fois été un mois riche en lectures (moins que le dernier, seulement huit livres, mais il a aussi été un peu moins long et beaucoup plus chargé). Encore une fois des coups de cœur et des voyages dans le monde entier:

Littérature suisse :
Littérature autrichienne :
Littérature française :
Littérature chinoise :
Littérature japonaise :
Littérature étasunienne :
Ce mois-ci a aussi été l'occasion d'un petit voyage à Londres et d'une importation illicite de quelque matériel hautement littéraire et culturel avec dans mes bagages le nouveau Lessing et la Prime d'Evanovich que vos commentaires "éclairés" m'ont donné envie de lire.

Mais ce mois de lecture n'est pas encore fini et deux livres sont en train de rissoler aux petits oignons :
  • The Cleft de Doris Lessing rapporté d'Angleterre
  • Le Portrait de Dorian Gray que je lirais pour la Saint Patrick.
Et pour finir ces miscellanées:
Alors espérons que le mois suivant sera aussi fécond en lectures et en coups de cœur. Et bonnes lectures à toutes et à tous...

mardi 26 février 2008

Le chat qui lisait à l'envers : Lilian Jackson Braun

Et un livre de plus pour mon challenge ABC.

L'histoire:

Jim Qwilleran est un ancien chroniqueur criminel réputé sur le retour (revenant de très loin même car il a eu de très nombreux déboires dans ses postes précédents. Il se fait offrir par une connaissance un poste de rédacteur artistique, mais ceci est une véritable gageure étant donné qu'il ne connaît rien du tout à la question. Très rapidement, il se rend compte que son véritable travail consiste à contrebalancer celui d'un féroce critique d'art (Mountclemens, George Bonifield III , et sans abréviations s'il vous plaît), attaché au même journal et détesté de tout le monde.

Pourtant la maison de celui-ci est un véritable musée, sa table celle d'un fin gourmet et l'homme lui-même est brillant et satirique. Il possède aussi un chat siamois aristocratique, Kao K'o Kung - Koko pour Qwilleran - qui apprécie les vieux maîtres et sait lire à l'envers les manchettes de journaux.
Lorsque, dans le monde apparemment paisible des beaux-arts, trois morts brutales se produisent, il se lance à la recherche de la vérité...

Un polar sous le signe de l'art et du chat...

Mon avis :

Plus qu'une histoire policière, c'est une satire du monde artistique, et l'auteur met l'accent sur les relations entre tous ces personnages qui se croisent dans ce petit monde très fermé, mêlant amitié, envie et animosité...

L'histoire policière n'est pas exceptionnelle et elle se cantonne à la seconde moitié du roman. D'autant plus que la période où elle se déroule commence à faire un peu datée (années 60-70). C'est plutôt la description de protagonistes non sans humour qui est vaut le coup:
  • Qwilleran, vieux journaliste qui a la moustache qui frémit comme le pouce des sorcières dans Macbeth (By the pricking of my thumb Something wicked this way comes - j'adore caser cette citation),
  • Mountclemens, le critique d'art le plus odieux qu'il soit mais qui doit bien cacher quelquechose
  • Cal Halapay, grand publicitaire et peintre à ses heures perdues, qui dessine uniquement des jeunes garçons angéliques, sa propre image
  • Sandra Halapay, qui ferait tout pour appuyer son mari
  • Zoé Lamberth, l'une des seules à être bien cotée chez Mountclemens
  • et tant d'autres...
Mais surtout le chat, Koko...
C'est une histoire divertissante, et j'ai hâte de continuer la série.

Alors comme dit Chimère:
Votre chat lit le journal ? Rassurez vous c'est normal.

Les avis de Chimère et de Kalistina

Retour de Londres...

... Et encore des livres dans la valise.

De quoi augmenter ma PAL. On est un lecteur compulsif ou on ne l'est pas. Mais comment passer à Charing Cross et à Leicester Square sans rentrer dans l'une des nombreux bookshop? Enfin une... Deux, trois...

Donc mon sac à dos ont subreptissement sauté :
  • La prime (One for the money) de Janet Evanovich
  • The Cleft de Doris Lessing (Son dernier roman, pas encore sorti en France, dont le résumé m'a particulièrement attiré et que je commence dès ce soir)
On ne se refait pas...

Mais Londres, c'est aussi Kensington, Knightbrige, the Tower of London, Baker Street, et de nombreux souvenirs de lecture...


Donc je suis là, de retour maintenant, pour de nouvelles aventures littéraires.... Et pour fignoler mon colis pour le mini-swap Thé de Flo qu'il faut envoyer avant la fin de la semaine...

mercredi 20 février 2008

Pause londonnienne...

Trois jours de vacances que se préparent. Avec Loutarwen, nous avons décidé de partir demain pour une petite virée à Londres. C'est mon cadeau pour son anniversaire (c'était hier).

Voici ce que je verrai dès demain

Ça va faire du bien après ces quelques moi de travail acharné. Donc je vous dis au revoir jusqu'à dimanche, où j'essaierai peut-être de répondre aux commentaires.

Alors, à bientôt tout le monde.

mardi 19 février 2008

Le Lézard Noir : Edogawa Ranpo

Une mystérieuse femme en noir, une menace d'enlèvement de la fille d'un grand joaillier d'Osâka, l'étoile égyptienne (le plus gros diamant japonais) et la fin dans un musée des horreur. De rebondissements en rebondissements tous plus rocambolesques les une que les autres, le célèbre détective Akechi Kogoro part à la poursuite du Lézard Noir, une cambrioleuse dénommée ainsi à cause de son étrange tatouage qui semble prendre vie dès qu'elle bouge le bras...

Fan des grands maîtres occidentaux, Edogawa Ranpo a introduit dans la littérature japonaise le genre polar. Son pseudonyme est d'ailleurs un anagrame de la transcription en katakana d'Edgar Allan Poe, son auteur favori. Une femme fatale, des bijoux, un détective as du déguisement, des coups de théatre et des escamotages en série, on retrouve ainsi dans cette histoire toutes les ficelles de Maurice Leblanc et de Poe. Dans un style épuré très japonnais, un bon polar classique qui se lit tout seul.

Pour ceux qui ont lu le recueil de nouvelles "la chambre rouge", on retrouve dans ce roman un clin d'oeil à l'une de ses nouvelles.

Un autre avis de Yueyin...

dimanche 17 février 2008

Otto, autobiographie d'un ours en peluche : Tomi Ungerer


Peut-on parler de la guerre à un enfant? C'est difficile... Mais Tomi Ungerer a réussi. Le livre que je vous présente n'est pas un livre jeunesse comme les autres, un livre d'image à laisser dans les mains d'un enfant. C'est un livre à lui lire et à lui expliquer...

C'est un récit rétrospectif. Vers la fin de sa vie, une fois que la boucle est bouclée, un ours en peluche décide de nous confier son histoire et d'écrire son autobiographie.

"J'ai compris que j'étais vieux le jour où je me suis retrouvé dans la vitrine d'un antiquaire. J'ai été fabriqué en Allemagne. Mes tout premiers souvenirs sont assez douloureux. J'étais dans un atelier et l'on me cousait les bras et les jambes pour m'assembler[...]". Ainsi commence l'histoire.

On retrouve les principaux thèmes de Tomi, son incompréhension face à l'exclusion (déportation, guerre, pauvreté...) Pourquoi l'histoire est-elle racontée par un ours? Peut-être pour que les enfants comprennent que tout ça n'est pas si loin, même si ça semble fou, impossible. Peut-être que cette histoire a été écrite trop tard, que les principaux témoins sont en train de partir. Peut-être que c'est justement le moment afin que les enfants n'oublient pas. Ce livre est recommandé par l'Education Nationale pour les 9 à 11 ans.

Elle finit par : "[...]J’ai écrit cette histoire en la tapant comme je pouvais sur la machine à écrire de David. Et la voici…"

Une histoire dure, mais qui, au final, laisse une belle lueur d'espoir pour l'humanité. Et c'est tout ce que je vous dévoilerais...

vendredi 15 février 2008

La formule préférée du professeur : Ogawa Yôko

Je viens de finir une nouvelle cure d'Ogawa de 5 jours. Trente minutes d'exercice de lecture matin et soir. Cette fois-ci c'était la formule préférée du professeur (博士の愛した数式 - le théorème préféré du professeur), une magnifique histoire d'amitié originale autour du base-ball et de la magie des mathématiques.

La magie des mathématiques, je connais. Comme une minorité d'étudiants, j'ai usé mes pantalons sur les bancs des classes préparatoires aux grandes écoles. Personnellement, c'était au lycée Kleber à Strasbourg. Maternelle supérieure et maternelle spéciale comme disent certains...
Mais pour appréhender ce livre, pas besoin d'être passé par ces classes maternelles un peu spéciales...
L'histoire :

Une aide-ménagère est embauchée chez un ancien mathématicien, un homme d'une soixantaine d'années dont la carrière a été brutalement interrompue par un accident de voiture, catastrophe qui a réduit l'autonomie de sa mémoire à quatre-vingts minutes.

Devenir aide ménagère chez quelqu'un qui a une mémoire de 80 minutes, quoi de plus déroutant. Comment appréhender cet employeur étrange, autant qu'un mathématicien sait l'être***, aux méthodes vestimentaires étranges, cf. ***, qui porte des notes accrochées à des pinces sur sa veste pour se souvenir des choses importantes, cf. ***, qui a perdu toute mémoire de votre existence si vous vous êtes absenté plus d'une heure et demi...

Chaque matin en arrivant chez lui, la jeune femme doit de nouveau se présenter, mais c'est avec beaucoup de patience, de gentillesse et d'attention qu'elle gagne sa confiance et, à sa demande, lui présente son fils âgé de dix ans.

Commence alors entre eux une magnifique relation d'amitié. Le petit garçon et sa mère vont non seulement partager avec le vieil amnésique sa passion pour le base-ball, mais aussi et surtout appréhender la magie des chiffres, comprendre le véritable enjeu des mathématiques et découvrir la formule préférée du professeur (la formule d'Euler)...

Mon avis :

Une histoire magnifique. On est loin de la sensation de malaise latente que nous offre Ogawa dans ses précédentes nouvelles. C'est ici une véritable histoire d'amitié, une relation complexe car limitée par ce problème d'amnésie. Le professeur est un personnage tellement attachant. Il sait tellement bien parler de ses deux passion, les mathématiques et le baseball, surtout de son idole Yutaka Enatsu.

Car l'auteur sait nous faire partager cet amour des nombres, de leur mystère et de leur poésie, car ce n'est pas de mathématique qu'il est question ici (pas besoin de connaissance en mathématiques, un niveau moyen de cinquième suffit pour suivre les quelques raisonnement qui sont livrés dans ce livre), mais bien d'amour des mathématique, que l'on rencontre chez beaucoup de mathématiciens (et j'en ai rencontré plusieurs au courant de ma vie). Un livre qui d'après moi pourrait réconciler les plus grands écœurés des problèmes du collège avec la beauté des nombres.

Un livre que j'ai adoré, et que je vous recommande.

Au japon, il a reçu le prix littéraire de Yomiuri, le prix Hon'ya Taisho, i.e. le prix des libraires au Japon, en 2004. Au japon une adaptation cinématographique est sortie en 2006 (pas de date prévue en France).

Les avis de Flo, Papillon, Cécilia lit et Chimère
Et si vous n'êtes pas tout à fait convaincu, voici un extrait, proposé par l'éditeur...

lundi 11 février 2008

Révélations!!!

Bien que tout nouveau par ici, ce blog n'est ouvert que depuis le dernier jour de l'année que l'on vient de quitter (bien qu'il ne se veut pas une bonne résolution de la nouvelle année)...

Plouf plouf plouf, que disais-je avant de me faire interrompre si impoliment par une remarque inutile de Soïwatter... Ah oui!
Bien que tout nouveau par ici, déjà du monde qui me connais et qui pense à moi... Je me suis fais taggé par Papillon et Katell (ce qui a rendu verte Loutarwen car elle n'avait pas encore été taggée à ce moment là... elle sait être jalouse la petite...)

Il me faut donc :
  • Ecrire le lien des personnes qui nous ont taggée ,
  • Préciser le règlement sur son blog ,
  • Mentionner six choses sans importance sur soi ,
  • Tagger six autres personnes en mettant leur lien (ce qui risque d'être difficile vu que la plupart de mes connaissances blogosphériques se sont déjà exécutées... à cette tâche...),
  • Prévenir ces personnes sur leur blog respectif.
Alors en exclusivité sur ce canal et nul par ailleurs dans toute cette galaxie, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le grand, le magnifique, l"incomparable, l'ineffable... je parle bien de Soïwatter (toute mégalomanie et nombrilocentrisme mis à part...)
  • Je suis architecte naval (et oui, je conçois des bateaux ou plutôt je vérifie la conception), mais, comble de l'ironie, je n"ai jamais passé plus de 4 heures d'affilée sur un navire et encore c'était un ferry...
  • Je relis souvent des livres, mais toujours les mêmes : L'Alchimiste et le Pèlerin de Compostelle de Coelho au moins une douzaine de fois chacun; et le Seigneur des Anneaux de JRRT, au moins une demi-douzaine de fois le cycle en entier, sans compter les fois où je n'ai lu qu'un tome. Et oui, chez moi, les relectures se comptent comme les huitres, par douzaines, demi-douzaine ou en bourriche...
  • Je me suis mis il y a un peu plus de deux mois à m'essayer au japonais, essentiellement pour pouvoir me détacher des STFR lorsque je regarde des animes en VO STFR (est-ce ça la voie cachée de l'Otaku?)
  • Il y a maintenant 4 mois, Loutarwen et moi avons adopté une gentil petite lapine dénommée Manwë. Quelle n'a pas été notre surprise de découvrir il y a quelques semaines qu'il ne s'agissait en fait pas d'une lapine! Non, bien que Loutarwen passe tous les matin dix bonnes minutes à chercher ses lunettes et que ma vue a baissée ces derniers temps, nous sommes restés capables de distinguer un cochon d'Inde d'une mouette ou d'un ornithorynque. Manwë n'a pas non plus été frappée par une maladie anglaise nécessitant l'Agence Pest Patrol et se manifestant par les phases de lycanthropisme (Wallace et Grommit et le Lapin-Garou). Il ne s'agit pas non plus d'une sous-espèce de jeu vidéo sorti sur Wii, quoique parfois, elle mérite bien le titre de Lapin Crétin. Non Manwë est en fait UN lapin...
  • Alsacien je suis (enfin à moitié par le sang), alsacien je resterai... mais il n'en a pas toujours été ainsi. En fait, je me suis mis à parler dans la langue de Schwendi, de Hansi, de Rouget de l'Isle et de Guttemberg qu'il y a 4 ans, une fois que j'avais quitté l'Alsace. Le mal du pays peut-être? Et c'est depuis devenu notre cryptolecte commun à moi et à Loutarwen... très pratique dans le métro...
  • Je dois vous l'avouer, sinon Loutarwen s'est promis de me dénoncer : Je n'ai jamais vu Rambo... En revanche j'ai dû voir presque toutes les comédies romantiques (Notting Hill, Vous avez un message, Sweet November...), teen movies (Le dernier en date était le temps d'un automne....), etc... Loutarwen dit que c'est mon côté midinette...
A moi de passer maintenant de chose tenant le relais. Trouver six personne va être dur... presque tout le monde a déjà révélé. Mais prendrons donc la suite :
Loutarwen (que pourra dire ma douce moitié?), Ilmariel (comme ça, nous traverserons l'océan), Florinette, Goelen, Meria, et Yueyin

jeudi 7 février 2008

La joueuse de go : Shan Sa

L'histoire:

Elle a seize ans et est lycéenne. Jeune manchoue, insouciante, curieuse, une adolescente libre. Sa passion, le jeu de go, auquel elle joue tous les soirs après la classe sur la Place des Mille Vents. Lui est un jeune officier japonais, affecté en Manchourie. Il est aussi un fervant joueur de go. On est en 1932, en Chine Extérieure (Manchourie), où s'est réfugié le dernier empereur de Chine qui s'est allié aux japonais contre les nationalistes de Tchang Kai Tchek et les révolutionnaires communistes.

Sur fond de guerre sino-japonaise, le destin de ces deux jeunes gens va se mêler autour d'un go-ban. Tour à tour, dans on se retrouve dans la peau de chacun des protagonistes, elle la jeune fille en proies de ses demons de jeunesse (amours, sexualité, idéaux...) dans une société chinoise encore traditionnaliste et lui le militaire envoyé espionner sur la Place des Milles Vents qui commence à ne plus comprendre cette guerre dont il est le pion. Une attirance impossible va se nouer entre eux...

Extraits :

Au loin, une jeune femme occupée à jouer contre elle-même. Chez nous, il est impensable qu'une femme demeure seule dans un lieu fréquenté par les hommes. Intrigué, je m'approche. Elle est plus jeune que je ne l'imaginais, et porte une robe de collégienne. La tête appuyée dans le creux de sa main, elle est plongée dans sa réflexion. Sur le damier, les pions placés avec intelligence m'incitent à un examen plus attentif. Elle lève la tête, front large, yeux bridés comme deux feuilles de saule délicatement dessinées. Je crois voir Lumière à l'âge de seize ans. Cette illusion s'évanouit aussitôt. L'apprentie geisha avait la beauté timide, recroquevillée. La Chinoise m'observe sans rougir. Chez nous, l'élégance est pâle et les femmes fuient la soleil. À force de jouer en plein air, la gamine a le visage nimbé d'un charme étrange. Son regard atteint mes prunelles savant que je ne baisse les yeux. Elle m'invite à une partie de go. Je fais le difficile pour rendre mon rôle plus crédible. [...]

La Chinoise n'aime pas le bavardage. Elle ne me pose aucune question et me presse de commencer. Dès son premier coup, elle impose un jeu pervers et extravagant. [...]

Mon affectation en Chine m'a permis de comprendre la grandeur et la misère du soldat. Conduit par l'ordre, il se déplace en ignorant la direction et le sens de sa marche. Un pion parmi d'autres. Il vit et meurt, anonyme, pour la victoire du Tout. Le go me transforme en état-major qui manie ses hommes avec froideur. Les pions progressent. Beaucoup sont condamnés à périr encerclés au profit d'une stratégie.
Leur trépas se confond avec celui de mes camarades.

Avis :

Ce roman est une merveille. J'ai adoré l'histoire, l'écriture, le toubillon des points de vue, le souvenir du go auquel je jouais parfois en prépa... Je ne dirais pas grand chose d'autre que Lisez-le! C'est à nouveau, en cette année qui commence, un véritable coup de coeur...

Ce roman a été déjà souvent lu et commenté sur la blogosphère. Retrouvez les avis de Stéphanie, La Conteuse, Kalistina, Essel, BMR&MAM.

Le roman a reçu le prix Goncourt des lycéens en 2001.

mercredi 6 février 2008

Neige d'été

Ca faisait longtemps qu'on était plus sorti, très longtemps même. En voyant l'affiche, on (Loutarwen et moi) a donc décidé de voir ce spectacle qui sera présenté pour Beijing 2008. En fait, on a assisté à la première. C'est donc en exclusivité que je vous livre mon avis, l'un des premiers sur internet.

L'histoire :

Une scène de théatre, un metteur en scène exubérant, une pièce d'opéra chinois, une passion pour la méditation, un pays qui pourrait être n'importe quel pays, un état totalitaire...

Une troupe de théatre est en train de répéter une adapation de l'opéra chinois tragique : Dou E, victime de l’injustice, écrite il y a plus de 700 ans par Guan Hanquin, qui sera bientôt représentée lors d'un festival national de théatre. La mise en scène est originale, frisant le ridicule : une actrice japonaise ne parlant presque que japonais doublée d'une actrice locale ne parlant presque que la langue locale. Cette pièce parle d'injustice, de justice expéditive et brutale, de corruption...

En parallèle, à part Lan, jeune acteur menant une vie un peu décousu et qui a du mal à s'y mettre, tout le théâtre est adepte du Gong Fu (la maîtrise de l'art en chinois), une forme de méditation, proscrite par l'Etat. Et dans ce contexte, l'injustice que subit Dou E et celle que subiront les membres du théâtre vont se confondre progressivement pour ne faire plus qu'une.

Mon avis :

L'auteur et le metteur en scène ont inventé un nouveau style théatral : la tragédie bouffe. Parfois grave, parlant de mort et de totalitarisme, parfois burelesque, sachant garder une certaine légerté pour ne pas accabler le spectateur. De plus l'idée est originale (répétition d'un pièce d'opéra chinois), le décors assez simple est au final bien fait (scène de théatre avec les premiers rangs de sièges), la musique au koto dépaysante, les chants assez inhabituels mais c'est très réussi, les costumes traditionnels sont magnifiquement réalisés (à part Lan qui passe la première partie du spectacle dans une espèce yukata (kimono pour la nuit) en soie informe.

Ca m'a beaucoup plu. Ca détend et j'ai passé une agréable soirée.

Au théatre Ménilmontant, Paris 20e arrondissement, jusqu'au 6 mars 2008.
Ne pas commander son billet à la FNAC, ce sont les seuls à ne pas avoir de place numérotée et ça pose problème.

lundi 4 février 2008

Voyage aux pays du coton : Erik Orsenna

Quatrième de couverture :

Cette histoire commence dans la nuit des temps. Un homme qui passe remarque un arbuste dont les branches se terminent par des flocons blancs. On peut imaginer qu'il approche la main. L'espèce humaine vient de faire connaissance avec la douceur du coton. Depuis des années, quelque chose me disait qu'en suivant les chemins du coton, de l'agriculture à l'industrie textile en passant par la biochimie, de Koutiala (Mali) à Datang (Chine) en passant par Lubbock (Texas), Cuiabá (Mato Grosso), Alexandrie, Tachkent et la vallée de la Vologne (France, département des Vosges), je comprendrais mieux ma planète. Les résultats de la longue enquête ont dépassé mes espérances. Pour comprendre les mondialisations, celles d'hier et celle d'aujourd'hui, rien ne vaut l'examen d'un morceau de tissu. Sans doute parce qu'il n'est fait que de fils et de liens, et des voyages de la navette.

Commentaire :

Cette fois-ci, Erik Orsenna nous propose un véritable voyage, une enquête dans les principaux pays dans lesquels le coton joue un rôle important : Mali, Etats-unis, Brésil, Egypte, Ousbekistan, Chine, et un rapide retour en France, dans la vallée de la Vologne... Vous verrez de nombreux paysages, vous croiserez de nombreuses personnes pour qui le coton compte, toutes intéressantes et hautes en couleur.

C'est un récit de voyage, mais vous ne le trouverez pas au milieu des romans de voyage. La FNAC l'a rangé dans les livres de géographie. En sous-titre de ce récit : petit précis de mondialisation. Car l'histoire du coton se mêle aujourd'hui avec celle de la mondialisation. Et c'est un véritable état des lieux du coton que l'auteur nous propose, presque complet, vu a travers de voyages et de rencontres, nous donnant matière à réfléchir et nous montrant bien qu'il est difficile de ne comprendre le spectre de la modialisation qu'à travers le filtre de nos yeux d'européens.

A la fin du livre, j'ai compris qu'il est au final bien difficile de juger. La réalité n'est pas même pour le paysan malien, brésilien ou étatsunien, l'entreprenneur chinois ou vosgien... On saisit mieux les enjeux, les angoisses et les espérances qu'engendrent la mondialisation. Et l'auteur nous donne de bonnes pistes de réflexion, mais pas de solution, pour répondre à ces question actuelles.

Au final, la conclusion est peut-être un peu amère : "La première leçon d’un tour du monde est celle-ci : sur Terre la douceur est une denrée rare, et chèrement payée." Alors, faisons un grand hommage aux travailleurs du coton.

C'est un livre que je recommande; très simple à lire, sans grand parti pris, c'est un très bon état des lieux de notre monde qui se globalise et ça remet au final plein de choses en place. Pour ceux qui auraient pris en grippe leurs cours de géographie au lycée, ce n'est pas un manuel d'économie. C'est un état des lieux comme pourrait le faire celui qui aurait voyagé etsuivi au tour du monde l'histoire actuelle du coton. En plus, c'est tellement bien écrit... Et j'adore toujours autant les écrits d'Orsenna.

dimanche 3 février 2008

Lettre d'une inconnue : Stefan Zweig

Je viens juste d'acheter un recueil des principales nouvelles de Zweig en allemand, avec pour but premier de lire les vingt-quatres heures dans la vie d'une femme, la Confusion des Sentiments et Amok, ou, le Fou de Malaisie. Il faudra aussi un jour que je relise le Joueur d'échec. Et hier matin, je venais de tomber sur le post de Caro[line] sur la Lettre d'une inconnue, qui fait partie de la Fashion's Klassic List.

Vu l'enthousiasme de Caro[line] qui apparament avait quelques a priori sur le grand maître autrichien, je me suis dit : "Alors, pourquoi ne pas commencer par celui-la?" Un enthousiasme bien mérité...

Ca faisait longtemps que je n'avais plus lu un livre en allemand, le dernier étant Die Gedanken sind Frei, dont je vous ai parlé il y a peu parce qu'il m'avait particulièrement marqué. Et pourtant, à part les quelques premières phrases, je n'ai visiblement rien perdu du temps où je m'exprimais courramment dans la langue de Goethe; bien obligé, j'y ai vécu et travaillé pendant quatre mois.

L'histoire :

Un auteur célèbre reçoit une longue lettre d'une inconnue, une femme qui vient juste de perdre son enfant. Elle lui avoue son coup de foudre, le jour où elle l'a vu pour la première fois, alors qu'elle avait treize ans et lui vingt-cinq. Elle lui raconte aussi la naissance de son amour, malheureusement réprimé. Elle lui raconte enfin l'histoire de son fils qui vient de mourir...

Commentaire :

Cette nouvelle est tout simplement magnifique, avec son écriture d'une force impressionnante. La femme, libérée par la mort de son fils de cette retenue et de cette timidité sentimentale typiquement allemande, va dévoiler son amour à un homme, de douze ans son ainé... L'écriture aussi est exceptionnelle, une écriture très lyrique et visuelle, très expressive avec sa multitude d'adjectifs, de propositions et d'adverbes... Du grand Zweig...

Remarque :

Je ne sais pas si ça se retrouve dans la traduction française, mais la femme met dans sa lettre une majuscule lorsqu'elle tutoie l'auteur : comme on ne le fait qu'avec Dieu en allemand? Est-ce une figure de style, une coïncidence?

Le Vampire de Ropraz : Jacques Chessex

En 1903 à Ropraz, dans le Haut-Jorat vaudois, la fille du juge de paix meurt à vingt ans d'une méningite. Un matin, on trouve le couvercle du cercueil soulevé, le corps de la virginale Rosa profané, les membres en partie dévorés. Horreur. Stupéfaction des villages alentour, retour des superstitions, hantise du vampirisme, souvenirs des vielles tares et des anciennes perversions populaires, chacun épie l'autre au cœur de l'hiver. Puis, à Carrouge et à Ferlens, deux autres profanations sont commises. Il faut désormais un coupable...

Dans cette nouvelle, Jacques Chessex nous raconte d'une manière crue et gore des perversions campagnardes, des superstitions moyen-âgeuses et la vindicte populaire toujours prompte à trouver un coupable qui, si cela avait encore été possible, aurait été pendu haut et court puis brûlé sur un bûcher sans autre forme de procès. Et pourtant il s'agit de faits réels horribles qui se sont produits à l'aube de la première guerre mondiale : ce n'est pas si vieux que ça au final...

A la lecture, on dirait une chronique journalistique, une enquête de reporter d'investigation. L'écriture est précise et juste, les faits sont retranscrits sans finesse et sans ménagement, mais sans envolée lyrique morbide des romans d'horreur et des thrillers gores. Avec une fin très originale, c'est une petite nouvelle agréable, très bien construite, que je conseille.

Pourtant il lui manque d'après moi un peu de profondeur, l'auteur reste trop superficiel dans ses descriptions et dans son histoire et j'aurais aimé qu'il rentre un peu plus profondément dans l'intrigue... J'aurais peut-être préféré un roman à la place d'une nouvelle... Mais ça n'engage que moi.

J'ai passé le livre à Loutarwen qui devrait bientôt l'avoir fini - il ne lui reste plus que 33 pages à lire - donc vous aurez droit à un double commentaire...

samedi 2 février 2008

Passage en bibliothèque I

Nouvelle visite à la bibliothèque Fessart. J'avais en effet fini mes emprunts mercredi soir. Voici donc ma nouvelle liste d'emprunts, donc bientôt de nouvelles lecture:
  • Abandons : Kawakami Hiromi
  • La joueuse de Go : Shan Sa
  • La formule préférée du professeur : Ogawa Yôko
  • Otto, Autobiographie d'un ours en peluche : Tomi Ungerer
  • Peter Pan, Londres, Loisel
Comme vous voyez, cette fois-ci, il n'y a pas que des livres: une BD et un livre pour enfant au menu de mon Challenge ABC 2008.

Un peu plus tôt dans la journée, j'étais passé à la Marissal Bucherei, une librairie allemande entre le troisième et le quatrième arrondissement de Paris (juste à côté de Beaubourg). En effet, au programme de mon Challenge se trouve les 24 heures dans la vie d'une femme. Et là-bas, j'ai eu une bonne surprise, je suis tombé sur un recueil des principales nouvelles de Zweig en allemand, dont Amok (der Amoklaufer), 24 heures dans la vie d'une femme (Vierundzwanzig Studen aus der Leben einer Frau), Lettre d'une inconnue (Brief einer Unbekannten)... Et plein d'autres...

Donc je vais me remettre un peu à l'allemand (j'y ai vécu en totale immersion, stage d'école d'ingénieur, pendant 4 mois l'an d'avant). Pour commencer, je viens de me plonger dans la Lettre d'une Inconnue. En effet, Caroline vient d'en faire une superbe critique, et ça m'a fait envie.

Donc plein de lectures en prévision pour ce mois de février qui commence. Sans compter ce qui me trouve déjà dans ma PAL et les livres que je ne vais pas pouvoir m'empêcher d'acheter, je me connais...

Et un post déjà en prévision : Le Vampire de Ropraz de Chessex que j'ai fini ce matin...