Je viens juste d'acheter un recueil des principales nouvelles de Zweig en allemand, avec pour but premier de lire les vingt-quatres heures dans la vie d'une femme, la Confusion des Sentiments et Amok, ou, le Fou de Malaisie. Il faudra aussi un jour que je relise le Joueur d'échec. Et hier matin, je venais de tomber sur le post de Caro[line] sur la Lettre d'une inconnue, qui fait partie de la Fashion's Klassic List.
Vu l'enthousiasme de Caro[line] qui apparament avait quelques a priori sur le grand maître autrichien, je me suis dit : "Alors, pourquoi ne pas commencer par celui-la?" Un enthousiasme bien mérité...
Ca faisait longtemps que je n'avais plus lu un livre en allemand, le dernier étant Die Gedanken sind Frei, dont je vous ai parlé il y a peu parce qu'il m'avait particulièrement marqué. Et pourtant, à part les quelques premières phrases, je n'ai visiblement rien perdu du temps où je m'exprimais courramment dans la langue de Goethe; bien obligé, j'y ai vécu et travaillé pendant quatre mois.
L'histoire :
Un auteur célèbre reçoit une longue lettre d'une inconnue, une femme qui vient juste de perdre son enfant. Elle lui avoue son coup de foudre, le jour où elle l'a vu pour la première fois, alors qu'elle avait treize ans et lui vingt-cinq. Elle lui raconte aussi la naissance de son amour, malheureusement réprimé. Elle lui raconte enfin l'histoire de son fils qui vient de mourir...
Commentaire :
Cette nouvelle est tout simplement magnifique, avec son écriture d'une force impressionnante. La femme, libérée par la mort de son fils de cette retenue et de cette timidité sentimentale typiquement allemande, va dévoiler son amour à un homme, de douze ans son ainé... L'écriture aussi est exceptionnelle, une écriture très lyrique et visuelle, très expressive avec sa multitude d'adjectifs, de propositions et d'adverbes... Du grand Zweig...
Remarque :
Je ne sais pas si ça se retrouve dans la traduction française, mais la femme met dans sa lettre une majuscule lorsqu'elle tutoie l'auteur : comme on ne le fait qu'avec Dieu en allemand? Est-ce une figure de style, une coïncidence?
Vu l'enthousiasme de Caro[line] qui apparament avait quelques a priori sur le grand maître autrichien, je me suis dit : "Alors, pourquoi ne pas commencer par celui-la?" Un enthousiasme bien mérité...
Ca faisait longtemps que je n'avais plus lu un livre en allemand, le dernier étant Die Gedanken sind Frei, dont je vous ai parlé il y a peu parce qu'il m'avait particulièrement marqué. Et pourtant, à part les quelques premières phrases, je n'ai visiblement rien perdu du temps où je m'exprimais courramment dans la langue de Goethe; bien obligé, j'y ai vécu et travaillé pendant quatre mois.
L'histoire :
Un auteur célèbre reçoit une longue lettre d'une inconnue, une femme qui vient juste de perdre son enfant. Elle lui avoue son coup de foudre, le jour où elle l'a vu pour la première fois, alors qu'elle avait treize ans et lui vingt-cinq. Elle lui raconte aussi la naissance de son amour, malheureusement réprimé. Elle lui raconte enfin l'histoire de son fils qui vient de mourir...
Commentaire :
Cette nouvelle est tout simplement magnifique, avec son écriture d'une force impressionnante. La femme, libérée par la mort de son fils de cette retenue et de cette timidité sentimentale typiquement allemande, va dévoiler son amour à un homme, de douze ans son ainé... L'écriture aussi est exceptionnelle, une écriture très lyrique et visuelle, très expressive avec sa multitude d'adjectifs, de propositions et d'adverbes... Du grand Zweig...
Remarque :
Je ne sais pas si ça se retrouve dans la traduction française, mais la femme met dans sa lettre une majuscule lorsqu'elle tutoie l'auteur : comme on ne le fait qu'avec Dieu en allemand? Est-ce une figure de style, une coïncidence?
10 commentaires:
Je suis ravie que tu partages mon enthousiasme ! :-)
Concernant la majuscule... je ne me souviens pas d'avoir relevé cela dans mon édition française. Et malheureusement, je n'ai plus l'exemplaire qu'on m'avait prêté sous la main pour vérifier. Mais cela renforce encore plus la position que cette jeune fille donne à cet écrivain, en le mettant sur un piédestal, non ?
J'entends parler de ce livre partout il me semble depuis un moment... Comme je viens tout juste d'aborder l'auteur avec "Le joueur d'échecs", j'ai bien envie de lire celui-ci!
Je crois que je vais me lancer dans cette lecture...lorsque je verrai plus clair dans ma PAL!
@Caro[line] : Traduttore, traditore! (traducteurs, traîtres!) L'expression italienne se vérifie encore une fois... En plus, Zweig utilise souvent le registre de langue de la prière, de l'action de grâce lorsque la femme parle de son "amant". Pire qu'un piédestale, c'est véritablement son Dieu... C'est pour ça que je préfère lire les romans d'Outre-Rhin en version originale.
@ Allie et Katell : cette lettre est tout simplement magnifique. Le Joueur d'échec est peut-être sa nouvelle la plus connue, mais la Lettre d'une inconnue est l'une des plus belles. Je vous la recommande...
Ah mais c'est que je fais le fashion's Kalssik challenge cette année, je vais donc me régaler avec cette nouvelle ;-)
@ Yueyin : Tu vas effectivement te régaler avec la lettre (comment ne pas l'adorer?) :-)
Personnellement, de la Fashion's Klassic List, c'était le seul livre qui me parlait (à chacun ses classiques!) En fait, je l'ai commencé un peu par hasard parce que Caro[line] en parlait si bien, et je n'ai as été déçu. D'un côté, il faudrait quand même que je dise : "Merci Fashion!"
J’ai entendu « La lettre d’une inconnue », interprété par Claude Berman … j’étais, je suis bouleversée ! …. Il ne la reconnaît pas ! Je n’ai jamais lu, entendu, une quête de reconnaissance plus déchirante.
VS
C'est vrai que ce texte est purement magnifique. Mais toute l'œuvre de Zweig est un véritable chef-d'œuvre...
en fait, il me semble mettre une majuscule est l'usage en allemand lorsque dans une lettre on s'adresse au destinataire ;)
@ Amé:
C'est vrai selon les cas... Ça a toujours été une figure de style réservée au langage soutenu, lorsqu'il y a un réel ascendant, car c'est ce que la majuscule marque.
Ainsi, on la retrouve très clairement dans la lettre au père de Kafka (où l'auteur cherche à se débarasser de l'ascendant de son père), mais elle est absente des transcriptions classiques des Bäsle-Brief de Mozart, pour ne citer qu'eux.
Elle était aussi consacrée à une écriture plus formelle, en parallèle du SieC'est vrai que dans mon post, dire que l'on ne le fait qu'avec Dieu était peut-être un peu exagéré, mais c'est bien de cela qu'il est question avec cette majuscule, c'est une forme réservée aux maîtres à penser, et à Dieu...
Je sais qu'ils sont des professeurs d'allemand qui le préconise encore aujourd'hui dans l'écriture des lettres, mais c'est un signe de pédance, comme l'utilisation du double/triple infinitif inversé dans les subordonnées, et on me l'a bien fait comprendre lorsque je travaillais en Allemagne.
An passant, depuis 1996 et la nouvelle réforme, puis les modifications de 2004 et 2006, c'est une faute d'orthographe, tolérée comme tout usage des règles encore en vigueur dans la réforme de 1901.
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