Voici quatre nouvelles tirées de La Mort en Été d'un des plus grand maître de la littérature japonaise. Toutes sont très étonnantes, différentes, et nous font découvrir la diversité et l'originalité du grand écrivain japonais. De l'univers des geishas aux rites sacrificiels des samouraïs, de la cérémonie du thé à la boutique d'un antiquaire, Mishima explore toutes les facettes d'un Japon mythique, entre légende et tradition. D'une nouvelle à l'autre, les situations tendrement ironiques côtoient les drames les plus tragiques, que ce soit la jolie danseuse qui remet du rouge à lèvres après avoir renoncé à se défigurer avec de l'acide en souvenir de son amant, Masako, désespérée, qui voit son rêve le plus cher lui échapper, ou l'épouse qui se saisit du poignard avec lequel son mari vient de se transpercer la gorge...
De ces textes, je retiendrais le troisième qui ne peut laisser de marbre. En 1936, lors du Ni Ni Roku, un jeune officier japonais, juste marié à une femme qu'il aime et dont il est aimé en retour, apprend que ses plus proches compagnons d'armes se sont mutinés contre l'armée impériale. De peur d'être chargé de leur exécution, pour ne pas trahir son amitié ni tâcher son honneur en refusant une tâche qu'il lui sait d'ores et déjà destinée, il décide de se donner la mort rituellement, de se faire seppuku. Sa femme décide de le suivre après lui avoir servi de témoin officiel en se faisant jigai. Tout est posé dès le début, le récit est la description minutieuse de la préparation du rituel et de leurs derniers moment, ainsi que de la mort douloureuse et tragique. C'est magnifiquement bouleversant. D'autant plus lorsqu'on sait que l'auteur se fera seppuku quatre ans après avoir écrit cette nouvelle lorsqu'il manqua un coup d'état en faveur de l'empereur. Il sera la dernière personne dont on retiendra le suicide rituel.
1 commentaire:
Thanks for writingg
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