lundi 30 juin 2008

Le Livre du Thé : Okakura Kakuzô

Il y a dans le goût du thé comme un charme subtil qui le rend irrésistible et propre à être sublimé. Le thé n’a ni l’arrogance du vin ni l’affectation du café – et encore moins l’innocence minaudière du cacao.

Il y a maintenant un peu plus d'un siècle, Okakura Kakuzô, un universitaire japonais en poste à Boston, va nous livrer dans cet essai une courte initiation à la pensée orientale, alors que les deux mondes commencent à se rencontrer et ne se comprennent pas vraiment.

Pour cela il va choisir une simple plante, le théier. Et autour de cette plante, du breuvage que l'on en tire et de l'influence qu'elle a eu dans le développement de la culture japonaise, il nous donne des clefs pour entrapercevoir plus justement la pensée orientale.

Cela peut paraître réducteur, mais il y a dans le thé toute la synthèse de la culture, de l'histoire et de la pensée asiatique: Bouddhisme Zen, Taoisme...

Autour de cette coupe de l'humanité, il va nous faire suivre la grande aventure du thé, son histoire: le thé bouilli des Tang, le thé pulvérise des Song, le thé infusé des Ming, il va nous faire entrer dans une chambre de thé (maison des fantaisie), cet oasis dans le désert morne de l'existence, il va nous montrer l'art de fleur, de l'écriture, de l'architecture...

Un hymne à la simplicité, à la beauté, au cha-no-yu (littéralement l'eau chaude du thé...)

Ce n’est qu’au sein du vide que demeure l’essentiel. La réalité d’une chambre, par exemple, se découvre dans l’espace vide défini par les murs et le plafond eux-mêmes. L’utilité de la cruche réside dans son espace vide, capable de contenir l’eau, non dans sa forme ou sa matière. Le vide est tout-puissant parce qu’il embrasse tout. Ce n’est qu’au sein de la vacuité que le mouvement devient possible.

Il s'agit désormais d'un classique, pour tout amateur de thé et un livre que je vous recommande.

Tout cela autour d'une bonne tasse de thé...

lundi 16 juin 2008

Tsubame : Aki Shimazaki

Ça y est, je suis officiellement de retour après une petite panne qui m'a éloigné de ce journal de lecture pour quelques mois... Je reviens donc avec le troisième tome du Poids des Secrets d'Aki Shimazaki, qui trainait depuis un bout de temps dans ma PAL...

L'histoire débute lors du Kanto Daishinsai, le terrible tremblement de terre qui va raser toute la région de Tokyo le premier septembre 1923 et faire des centaines de miliers de morts de disparus et de blessés. Yonhi a tout juste 12 ans. Ses parents, des activistes indépendantistes, avaient fui la Corée sous le joug japonais pour Tokyo. Yonhi vit seule avec sa mère qui lui fait la classe et son oncle (son père aurait disparu avant sa naissance).

Suite à la catastrophe, les japonais en quête de bouc-émissaires, massacrent des milliers de coréens. C'est alors que la mère confie sa fille à un orphelinat chrétien (tenu par un prêtre surnommé Tsubame, ce qui signifie hirondelle) et fait rebaptiser sa fille du nom japonais de Mariko Kanozawa, avant de partir à la recherche de son oncle. Yonhi ne reverra jamais sa mère.

A la fin de sa vie, alors qu'elle est veuve, mère d'un chimiste et grand-mère de trois petits-enfants, le mystère de sa naissance lui est dévoilé : le prêtre catholique qui l'avait recueillie dans son église lors du tremblement de terre, surnommé monsieur Tsubame, était-il l'instrument du destin qui a permis à cette hirondelle de s'élancer hors du nid ?

Nous voici plongés dans le troisième tome du poids des secrets... Au début rien ne relie cette nouvelle aux trois autres romans, à part ce nom Mariko... Car c'est bien l'histoire de la mère de Yukio que l'on va apprendre, ses origines et l'un de ces secrets originels qui vont sceller le destin de cette famille. Comme pour les tomes précédents, on retrouve cette atmosphère dure mais émouvante, subtile, épurée, lente et pleine de délicatesse qui nous transporte dans un grand moment de lecture. Avec ce nouveau tome, c'est pour moi un coup de cœur qui continue...

Les avis de Loutarwen, Papillon, Katell, Jules... Toutes aussi subjugués par cette série que moi...

lundi 9 juin 2008

Retour...

Comme certains l'ont déjà remarqué, je viens de retrouver le chemin de mon carnet de lecture... Il s'était enfui sous une pile de travaux et de rapports digne d'Héraclès dans meilleurs jours.

Mes lectures aussi, la frénésie du métropolitain parisien a atteint un paroxysme tel ces derniers temps que rien que l'idée de sortir un bon livre dans tout ce brouhaha trépidant biquotidien me décourageait à un point jusqu'alors inégalé... Une vraie belle panne de lecture quoi...

Mais cette pause a été mise à profit, finalement...

J'ai découvert les livres audio. C'est sur il manque l'odeur du papier, le toucher, mais c'est tellement bon parfois de se laisser conter une histoire et de s'échapper du monde réel, comme le faisait il y a bien longtemps Papa-Maman... Surtout lorsque ce monde réel prend forme d'une grosse de personne (douze douzaines) agglutinée aux heures de pointe dans l'unique but de prouver à Saupiquet, à Connétable et au CERN qu'ils n'ont toujours rien compris à la compression. Pour ceux qui ne sauraient pas ce qu'est le CERN, c'est un centre de recherche à la frontière franco-suisse qui a pour unique but de compresser des particules atomique et de les envoyer d'embrasser violemment les une contres les autres pour voir comment que c'est fait là-dedans et quoi que ça donne... Un crash-test à l'échelle d'une tête d'épingle (enfin plus petit)... quoi! Et c'est grand de plusieurs kilomètres sous terre....

Je me suis surtout adonné à ma grande passion : le Thé... J'ai fait plein de découvertes magnifiques, en provenances de Taïwan et j'ai mis à profit ces quelques mois pour amélioré ma technique du Gong Fu Cha. J'en parlerais peut-être à l'occasion...

Je suis donc de retour... à nouveau un livre en main (Le Livre du Thé)

A très bientôt...

Thé

La première tasse humecte mes lèvres et mon gosier
La deuxième rompt ma solitude
La troisième fouille mes entrailles mises à nu
Et y débusque mille volumes d'étranges idéogrammes
La quatrième suscite une légère sueur
Et tout le noir de ma vie se dissout à travers mes pores
A la cinquième tasse, je suis purifié
La sixième m'expédie au royaume des Immortels
La septième - ah! je ne saurais en absorber d'avantage!
Je sens seulement un souffle de vent frais gonfler mes hanches.
Où est P'eng Lai Chan?
Ah! Laissez-moi chevaucher cette douce brise et m'envoler loin d'ici!



Lo T'ong, poête de la dynastie Tang (VIIIe siècle),
ex. Le Livre de Thé, Okakura Kakuzô

Note : P'eng Lai Chan est le royaume des Immortels des Taoïstes

jeudi 5 juin 2008

Je suis encore de ce monde


Non, je n'ai pas abandonné... Je suis toujours là. Mais le temps passe si vite que je n'arrive pas à en garder un peu pour ce journal de lecture.

Pour l'instant, je me (re-)plonge dans quelques grandes "épopées" qui me prennent un peu de temps:
  • Harry Potter (je les ai tous relu à part le tome 5... je sais je ne suis pas allé dans l'ordre, mais j'étais trop pressé de connaitre les tomes 6 et 7 avant de recommencer la série)
  • Le guide du voyageur galactique (je viens de commencer le tome 2: "The restaurant at the end of the universe")
  • "Le livre du thé" de Okakura Kakuzô
J'ai aussi comme projet de relire "the Hobbit" de JRR Tolkien et "l'Alchimiste" de Coelho et de commencer la série "Farseer" de Robin Hobb. J'ai aussi lu "Tsubame" (Hirondelle) de Shimakaki Aki, il faudra que j'en parle ici-même à l'occasion.

Je reviendrais donc rapidement (enfin, je l'espère) avec tout plein de nouvelles lectures.