vendredi 18 janvier 2008

La Lumière : Torgny Lindgren

L'histoire se déroule dans un petit village au nord de la Suède, le village où la route s'achève, très certainement au XIVeme siècle. Jaspar, un simple paysan, part à la ville pour rechercher la femme qu'il a vu en rêve, mais il ne la trouve pas. Il revient au pays avec une lapine qui va bientôt mettre bas. Ce qu'il ignore c'est que la lapine est porteuse de la "grande maladie", la peste bubonique qui est en train de décimer tout le pays. L'un après l'autre, tout les villageois sont infectés et meurent en deux jours. Il ne reste au final que six personnes. Et ce huis-clos dans un village retranché au fin fond de nulle part va révéler les tréfonds les plus sombres de la conscience humaine, comme une "fabulation". Et on reste au long du livre témoin de la folie de la maladie et des hommes qui y ont survécu.

Ce récit est écrit comme un conte, avec son écriture simple et un peu naïve. Mais il pose les question de la maladie, de la justice, l'inceste, de l'homme face à la folie de la nature et de sa propre folie,de ses fantasmes et des vestiges de son orgueil, de la vie, de la mort et de la création. Un récit parfois très sombre, parfois halluciné, très original où l'auteur maîtrise son art de conteur.

Avec en toile de fond les lapins, importés par le jeune paysan, qui vont proliférer dans la région au point d'être des milliers. La première partie commence par cette maxime, certainement inventée, mais qui me parle beaucoup depuis qu'on a adopté il y a peu une petite lapine : Là où sont les lapins, rien de demeure tel qu'auparavant.

Avec aussi la lumière comme fil conducteur de l'histoire, celle qui a disparu avec la maladie et que les survivants vont essayer de retrouver jusqu'à la fin de l'histoire. La lumière, c'est une métaphore filée de la justice qui nous poursuit tout au long du livre.

Au final, un bon livre, on accroche à ce conte sombre et délirante, à cette écriture simple, et on veut savoir la fin : Est-ce que la lumière reviendra ou le village sombrera-t-il pour de bon dans les ténèbres?

On peut trouver sur le site d'Acte Sud un extrait des premières pages, car, comme on le voit dans chaque commentaire publiés sur ce livre, c'est dès les premières pages que l'on accroche... ou pas.

1 commentaire:

sybilline a dit…

Lindgren figure parmi mes auteurs préférés : Sa tendresse dure, son langage proche des contes anciens , et puis sa profondeur toujous si discrète...
J'ai adoré la scène de l'homme qui se déguisait en vache