vendredi 12 septembre 2008

Je veux devenir moine zen

Ces derniers temps, il y a de nombreuses choses dont j'ai envie de parler sur ce blog: mes lectures récentes (et moins récentes aussi), au moins 5 livres, mes dernières acquisitions à la maison des trois thés et ma découverte des thés des rochers... Et je ne sais pas par où commencer! Et je sais encore moins comment m'y prendre. Lorsqu'on ajoute à cela un planning très chargé au boulot. Voilà: deux semaines de black-out complet sur ce blog.


Mais bon, je viens d'attraper un bout, et il va falloir tirer pour voir si quelque chose vient. Commençons par ce court roman de Miura Kiyohiro: je veux devenir moine zen.


Très tôt, pour l'éloigner de la maison et de ses mauvaises fréquentation, le père de Ryôta Kimura emmène son fils au monastère pendant ses séances de zazen (méditation bouddhique). Là-bas, Ryôta est comme transformé. L'enfant turbulent apprend et maîtrise la dure discipline zen plus vite et mieux que beaucoup d'adultes. Au point que c'est lui qui le dimanche tire son père au monastère. Tout en restant un innommable cancre dans le cadre de l'école et de la famille.

« Le jour où mon fils m’a déclaré : « Je veux devenir moine zen ! », je suis tombé des nues. C’était un dimanche matin du début du printemps, alors que je me rendais comme à l’accoutumée à une séance de zazen, où j’avais pris l’habitude de l’emmener. Il venait à peine d’entreprendre sa troisième année de l’école primaire. »


Mais lorsque votre fils âgé de huit ans, un enfant comme les autres, dissipé à l'école et turbulent à la maison, gavé de hamburgers et de séries télévisées, vous annonce qu'il veut devenir moine zen, comment ne pas tomber des nues ? Pourtant, ce ne sont pas des paroles en l'air et Ryôta laissera derrière lui sa maison, sa famille et jusqu'à ses propres nom et prénom pour accomplir sa vocation et suivre la prêtresse dans sa volonté de le former pour prendre sa relève. Et la formation de bonze est un vrai sacerdoce, encore plus pour les parents que pour l'enfant qui se voient totalement déchargés de leur rôle de parents, même sur le plan juridique et qui ne peuvent même plus le voir. Un livre comme un kôan zen (une histoire ou une maxime servant de base à la méditation) .


D'une simplicité désarmante, il raconte avec une allégresse et un humour dévastateurs comment la décision d'un petit garçon va bousculer toutes les certitudes de ses parents, changer leur rapport au monde et les éveiller malgré eux à des vérités qu'ils n'avaient jamais soupçonnées.


C'est un livre étrange, intrigant. Le père me donne souvent envie de le baffer pour le faire réagir. Ai-je aimé le lire? Oh que oui! Déjà pour sa portée documentaire qui nous fait rentrer nous occidentaux dans un monde que l'on ne connaît pas du tout. Pour son écriture aussi, juste et d'une simplicité désarmante. Pour son originalité et son étrangeté enfin. Mais l'ai-je aimé, et le recommanderai-je? Je ne sais pas, je ne l'ai pas encore totalement digéré et je ne sais pas si je le ferai jamais. Un commentaire en suspens. Si vous l'avez lu, qu'en pensez vous? J'aimerai avoir vos avis.


Notez que ce livre à reçu le prix Akutagawa (le Goncourt japonnais). Akutagawa dont je vous parlerai très prochainement mais pour quelque chose de totalement différent, mais alors TOTALEMENT!

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