jeudi 19 mars 2009

Digression


Il y a quelque-chose de charnel dans la passion du bon thé.
Rien que de voir à travers sa robe, brillante et translucide,
on a envie de la boire.

On porte alors la coupe à soi, et on y dépose doucement les lèvres.
Et une sensation de profond bien-être nous emplit.

C'est pourquoi le thé est femelle.
Et le bien boire érotique...

7 commentaires:

Katell a dit…

Entre la photo bleutée et le texte, il y a de quoi avoir la tête qui tourne ;-)
Merci pour cette ambiance charnelle et sensuelle.

Francine a dit…

Superbe auréolé de bleu, cela ne pouvait que me séduire...

Francine a dit…

Par contre, je ne comprends pas où est la digression...

Soïwatter a dit…

Et une douceur, une texture, un parfum... Ces grands thés ont tout pour nous séduire.
Le bon thé fait souvent tourner la tête, la dernière fois c'était par un Dan Cong d'un très vieux théier qui a vu naître la dynastie Qing.

@Francine: Entre les récits de découvertes de livres et de thé, ce petit pastiche d'un Réquisitoire de Desproges sur le Beaujolais Nouveau n'est-il pas une petite digression?

Francine a dit…

Je ne connaissais pas le texte original... mais tel que rédigé, il me plaît de croire qu'il est de toi!

Soïwatter a dit…

Francine, voici les extraits incriminés:

"Ainsi lança-t-on la mode imbécile du Beaujolais Nouveau, qui permet désormais tous les ans à des vignerons peu scrupuleux d'écouler vite fait leur saloperie de bibine pas mûre et trafiquée à la plus grande joie de prolétaires zingueurs qui viennent se faire ronger les muqueuses après le turbin à grandes goulées violacées de cette vomissure corrosive si épouvantable et si totalement imbuvable qu'un portugais n'en voudrais pas ! attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Il y a de bons Beaujolais, même jeunes. Un bon Beaujolais à Chiroubles ou Fleurie, se reconnaît à sa robe qui doit être brillante et translucide. Rien que de voir à travers sa robe, on a envie de la boire, c'est pourquoi le vin est femelle, et le boire érotique..."

(accusé : Pierre Perret, Tribunal des Flagrants Délires, Pierre Desproges)

[...]A quelques temps de là, monsieur le maître de chais de Château Figeac m'annonçait qu'il avait l'avantage de me prévenir de l'éminence de l'arrivée d'une caisse de vin de la part de monsieur et madame Manoncourt.
Le colis est là dans ma cave, en assez bonne compagnie je crois.
Il s'apaise au frais pour quelques jours encore. On ne se jette pas sur une femme épuisée par un long voyage en train. On attends qu'elle se soit reposée, allongée seule dans le noir, avant de la soulever par le cou pour y poser la bouche.
Que les expéditeurs de ce cette caisse en bois trouvent ici l'expression de ma gratitude et qu'ils veuillent bien ne lire entre les lignes de cette lettre ouverte sans leur accord qu'un sourire de bonne compagnie tombé des lèvres gourmandes d'un amoureux transit, modeste mais éperdu, pour les inestimables splendeurs aspirées des graves terres volcaniques que charrient l'Ille et la Drône jusqu'au bord de votre village où la famille Figeacus faisaient déjà son vin en l'an 300, c'est-à-dire plus de 1600 ans avant que les pharmacologues de chez Coca Cola aient essayés en vin de détourner les meilleurs d'entre nous des vignes du seigneur pour leur faire siphonner leur potion merdique.

(Figeac, Chroniques de la Haine Ordinaire, Pierre Desproges)

Et il me plait à croire que ce pastiche un peu libre aurait plu au grand maître si j'avais remplacé le mot thé par "vin"

Francine a dit…

Merci! Je ne mourrai donc pas idiote...