lundi 30 juin 2008

Le Livre du Thé : Okakura Kakuzô

Il y a dans le goût du thé comme un charme subtil qui le rend irrésistible et propre à être sublimé. Le thé n’a ni l’arrogance du vin ni l’affectation du café – et encore moins l’innocence minaudière du cacao.

Il y a maintenant un peu plus d'un siècle, Okakura Kakuzô, un universitaire japonais en poste à Boston, va nous livrer dans cet essai une courte initiation à la pensée orientale, alors que les deux mondes commencent à se rencontrer et ne se comprennent pas vraiment.

Pour cela il va choisir une simple plante, le théier. Et autour de cette plante, du breuvage que l'on en tire et de l'influence qu'elle a eu dans le développement de la culture japonaise, il nous donne des clefs pour entrapercevoir plus justement la pensée orientale.

Cela peut paraître réducteur, mais il y a dans le thé toute la synthèse de la culture, de l'histoire et de la pensée asiatique: Bouddhisme Zen, Taoisme...

Autour de cette coupe de l'humanité, il va nous faire suivre la grande aventure du thé, son histoire: le thé bouilli des Tang, le thé pulvérise des Song, le thé infusé des Ming, il va nous faire entrer dans une chambre de thé (maison des fantaisie), cet oasis dans le désert morne de l'existence, il va nous montrer l'art de fleur, de l'écriture, de l'architecture...

Un hymne à la simplicité, à la beauté, au cha-no-yu (littéralement l'eau chaude du thé...)

Ce n’est qu’au sein du vide que demeure l’essentiel. La réalité d’une chambre, par exemple, se découvre dans l’espace vide défini par les murs et le plafond eux-mêmes. L’utilité de la cruche réside dans son espace vide, capable de contenir l’eau, non dans sa forme ou sa matière. Le vide est tout-puissant parce qu’il embrasse tout. Ce n’est qu’au sein de la vacuité que le mouvement devient possible.

Il s'agit désormais d'un classique, pour tout amateur de thé et un livre que je vous recommande.

Tout cela autour d'une bonne tasse de thé...

4 commentaires:

Katell a dit…

et hop noté! Celui-là, je ne l'ai pas encore sur mes étagères.
Merci pour ce joli commentaire qui donne envie de s'offrir une agréable tasse de thé.

Soïwatter a dit…

Heureux de t'avoir donné envie d'une tasse de ce doux breuvage doré...
Je vais en profiter pour faire chauffer ma bouilloire et offrir à mon gaiwan quelques feuilles d'une galette de Yiwu...

Katell a dit…

Je vois que tu es un véritable esthète du thé et de ses objets :-)

Soïwatter a dit…

Esthète? C'est peut-être beaucoup dire pour le moment... je ne suis encore qu'un jeune padawan dans le brouillard...

Ça fait longtemps que je raffole de thé, mais là, il y a un véritable monde que je suis en train d'apercevoir par le bout de la lorgnette, très différent de ce dont on a l'habitude de voir chez nous en Europe... Une esthétique chinoise de calme, de repos, de précision aussi grande, voire plus grande, que notre amour français du vin...

Et ces mil et une odeur, senteur, flaveurs, sensations qui ne demandent qu'à se faire connaître...

Et j'adore m'y plonger, prendre le temps de la découverte... Et je suis en train de penser à l'adoption... d'une nouvelle petite théière... Peut-être fêterai-je son arrivée par un post de bienvenu! (si j'en ai le temps, j'ai déjà tellement de post littéraires de retard...)