vendredi 21 novembre 2008

Ma mère me disait: "Pas de sucreries avant d'aller se coucher"

Continuons ce petit voyage au pays de l'or noir quelques milles kilomètres plus au nord. Cap sur le Sichuan pour un Chuan Hong Mao Jian, un bourgeon duveteux des rivières. C'est une petite merveille que la Maison des Trois Thés a découvert l'an dernier et qui avait disparu en pas même deux mois. Cette année, ils en ont fait venir 20 kg, mais d'après Gilles, les stock sont déjà bien entamés... Étonnant, non?

En ouvrant la boite se dégage une odeur douce, des notes chaudes, un peu épicées, légèrement caramélisées, rappelant des notes de torréfaction douce. Et là, c'est la surprise: les feuilles sont minuscules, d'une finesse incomparable au point qu'elles semblent toute fragiles (sur la photo, il y a bien un rapport x2 avec la réalité), et surtout énormément de bourgeons dorés. Vous me direz: Normal pour un Mao Jian! A propos, quelqu'un saurait-il la différence entre mao jian et mao feng?Je dose généreusement et je veille bien à ce que mon eau soit très chaude. Les feuilles infusés ont une odeur douce et mielleuse très agréable, sans avoir la complexité d'autres thés noirs...

J'ai remarqué depuis une semaine qu'avec ma nouvelle petite théière en porcelaine (35 cl), j'ai un rendu magnifique sur ce type de thés, beaucoup de rondeur et de mielleux, et une palette aromatique qui arrive très bien à s'exprimer, beaucoup mieux qu'avec mes théières plus grandes ou qu'au gaiwan.

La liqueur est dorée, orange très clair. Et Dieu qu'elle sent bon, c'est tout doux, presque une caresse. Tout d'abord du miel de sapin, très doux, presque caramélisé et légèrement boisé. Puis vient une odeur un peu fruitée. En bouche, après avoir réussi à traverser cette douceur intense, c'est des notes fruitées qui apparaissent, une note subtile de fraise et de prune caramélisée. Et quelque chose de fruit sec, l'amande ou la noisette, mais tout doux, sans rien d'agressif, comme dans un Elisenlebkuchen, à moins que ce soit le mielleux qui me fasse retrouver ces sensations de mes pérégrination à Nürenberg. Le tout sur un fondu subtile et lointain mais bien discernable de chocolat et de vanille... De la gourmandise à l'état pure...

La seconde infusion est encore plus gourmande. C'est comme si toute la douceur semblait se réveiller et qu'elle n'avait laissé entrevoir qu'une petite part de sa grande puissance. En bouche, la texture est très ronde, longue, très fine et très douce, une sensation de sucre glace en bouche. Vous savez à quoi ça me fit penser? A de la guimauve, ou bien à du loukoum...

Mais quand j'étais petit, ma mère me disais, pas de sucrerie avant d'aller se coucher. Pourquoi? Le sucré, ça tient réveiller, alors tout ce thé noir (trois théières en tout) à la douceur extrême associé à mon mal de dent latent depuis quelques jours (une dent de sagesse qui se manifeste, la méchante)... Je n'ai dormi qu'une heure dans la nuit...

Il faut toujours écouter ses parents....

1 commentaire:

T.alain a dit…

-Tu m'as donné envie de m'en faire un et je suis descendu m'en préparer un petit dans je pense la même théière.C'est un thé que je n'avais pas bien compris,je le dosais trop faiblement,et là à 4.5gr/2mn il est parfait.Fin et subtil tout en douceur exactement comme tu l'as trouvé.Bien vu aussi pour le loukoum.Le miellé est bien présent le tout avec une vraiment bonne astringence préésente mais assez discrète et une retro assez puissante...un tout bon.
J'aime assez aussi la petite brume à la surface de l'infusion qui me rappelle tjs les matins legerement brumeux à la campagne où la nature est entre veille et sommeil et où les bruits nous parviennent à demi feutrés...Beau billet SoÏ,merci.
-As-tu essayé le DHP5 en infusion longue?