lundi 18 août 2008

Une arrivée tant attendue...

Ça y est! Célia vient de me prévenir que la petite Da Hong Pao Long Dan est enfin arrivée... J'ai hâte d'être ce soir pour la découvrir.

La suite très bientôt!

4 commentaires:

Loutarwen a dit…

m'étonne même pas que t'es mis un mot là-dessus! Je te vois très bien trépigner d'impatience derrière ton bureau... ;-)

Soïwatter a dit…

Pire qu'un gamin, tu me connais...

Katell a dit…

j'ai hâte de voir les photos egt surtout les impressions de dégustations ;-)

Soïwatter a dit…

Bientôt! Bientôt!
Pour l'instant, je viens de rencontrer ma petite théière renard (pour la couleur). Mais d'abord, je dois apprendre ce que signifie apprivoiser...

En la voyant, je lui ai dit:
«
-Qui es-tu ? Tu es bien joli..
-Je suis une théière renard, dit la théière renard.
Viens jouer avec moi, lui proposai-je. Je suis tellement triste...
-Je ne puis pas jouer avec toi. Je ne suis pas apprivoisé!
-Ah! pardon.
Mais, après réflexion, j'ajoutai:
-Que signifie « apprivoiser » ?
-Tu n’es pas d'ici, dit la théière, que cherches-tu ?
-Je cherche les hommes. Que signifie « apprivoiser » ?

-Les hommes, dit la théière, ils ont des mains maladroites et ils nous laissent tomber. C'est bien gênant! Ils font aussi grandir du thé. C'est leur seul intérêt. Tu cherches du thé?
-Non, dis-je. Je cherche des amis. Que signifie « apprivoiser »?
-C'est une chose trop oubliée, dit-elle. Ça signifie « créer des liens... »
-Créer des liens ?
-Bien sûr, dit la théière. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n' ai pas besoin de toi. Et tu n'a pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'une théière semblable à cent mille théières. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...

-Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fille... je crois qu'elle m'a apprivoisé...
-C'est possible, dit la théière. On voit sur la Terre toutes sortes de choses.
-Oh! ce n'est pas sur la Terre, dis-je. La théière parut très intrigué:
-Sur une autre planète ?
-Oui.
-Il y a des maladroits, sur cette planète-là ?
-Non.
-Ça, c'est intéressant! Et du thé ?
-Non.
-Rien n'est parfait, soupira la théière.

Mais la théière revint à son idée:
-Ma vie est monotone. J'use le thé, les hommes m'usent. Tous les thés se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde! Tu vois, là-bas, le chocolat? Je ne bois pas de chocolat chaud. Le chocolat pour moi est inutile. Leurs tablettes ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste! Mais tu as des cheveux couleur de châtaigne. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé! Le chocolat, qui est brun foncé, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai l'odeur des volutes douces et sucrées du chocolat...

La théière se tut et regarda longtemps le petit prince:
-S'il te plaît... apprivoise-moi ! dit-il.
-Je veux bien, répondis-je, mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.
-On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit la théière. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !
-Que faut-il faire ? dis-je.
-Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l’œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...

Le lendemain, je revins.
-Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit la théière. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le cœur. Il faut des rites.
-Qu'est-ce qu'un « rite » ? dis-je.
-C'est aussi quelque chose de trop oublié, dit le renard. C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures. Il y a un rite, par exemple, chez mes maladroits. Ils dansent le jeudi avec les filles du village. Alors le jeudi est jour merveilleux ! Je vais me promener jusqu'à la vigne. Si les maladroits dansaient n'importe quand, les jours se ressembleraient tous, et je n'aurais point de vacances.

Ainsi j'apprivoisai la théière.

Plus tard, je revins vers la théière:
-Je vais te dire un secret, dit la théière. Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
-L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta-je, afin de me souvenir.
-C'est le temps que tu as perdu pour la fille qui fait cette fille si importante.
-C'est le temps que j'ai perdu pour cette fille... dis-je, afin de me souvenir.
-Les hommes ont oublié, cette vérité, dit la théière. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé.
»